Gilets jaunes 03 août 2019

Gilets jaunes Chalecos amarillos yellow vests 03/08/2019

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Il est mort Steve. 

Je m’interrogeais sur ce 38eme acte des gilets jaunes en hommage à Steve, un prénom que personne n’oubliera et surtout pas Castagner quoique qu’il dise et fasse il est foutu. Steve rallonge la liste noire des personnes décédées lors d’une intervention de notre police républicaine. Quand tu es un citoyen normal qui apprend bien ses leçons à la TV et dans les journaux alors tu crois que c’est la faute à pas de chance une telle tragédie. Des ultras gueuler sur les flics j’en ai vu, 5% des manifestants selon mon estimation qui n’engage que moi. J’ai aussi croisé l’hostilité dans les regards derrières les visières des uniformes.

Ou est Steve ? il est mort.

Ce n’était pas une manifestation violente nécessitant une protection armée des beaux quartiers parisiens c’était simplement la fête de la musique sur un quai désert en bord de Loire, à Nantes. Il était quatre heure du mat, la ville dormait.

Alors pourquoi monsieur le ministre ?

 Qu’a fait votre police ?

Sans cette question je n’aurais jamais interrogé mon moteur de recherche sur les violences policières. Oui Monsieur le premier flic de France sans cette mascarade à la TV je vous aurais cru sur parole, un ministre de l’intérieur il faut le croire.

« Nous n’avons pas pu, nous non plus, établir de lien entre l’intervention du 1^er ministre et la vérité »

Est-ce la préfecture qui choisit le point de départ des manifs ? La place de Clichy est un rond- point entre 4 arrondissements à la circulation dense dont 5 lignes de bus. La confusion s’installe rapidement. Sans brutalité les gilets jaunes prennent la rue.

Et la rue elle est à qui ?

A nous, à nous.

LBD, Lacrymo, Jetez les dans la Loire se lit sur une bouée de sauvetage jaune.

Aucun rapprochement avec l’épisode de la terreur ? Jean batiste Carrier pour la sécurité de la république noya des centaines de personnes entre novembre 1793 et février 1794, à Nantes. Les temps ont changé, c’est heureux et il faut de temps en temps le rappeler. Non, je ne veux pas que les gilets jaunes de 2019 se transforment en communards de 1871 comme certains le prédisent. Il y a d’autres moyens de faire la révolution.

Une voiture de police se retrouvent encerclés, personne ne va l’incendier. Doucement elle recule accompagnée des manifestants calmes et disciplinés. L’hommage à Steve ne sera pas terni.

Une stèle, des fleurs, des pancartes sont déposés sur le socle du monument au milieu de la place. Un gilet jaune lit un discours et appelle à une minute de silence. Pendant quelques temps le monument du général Moncey devient le monument à Steve. Personne n’a pris la peine de savoir qui était ce fier militaire sabre à la main. Moncey malgré toute son ardeur n’empêcha pas les cosaques d’envahir Paris, en 1814. Un sacré lascar ce personnage, droit dans ses bottes, il sera le seul gendarme à devenir maréchal.  

Avant le départ des gens se serrent la main et échangent entre eux. Ils se retrouvent chaque samedi et essaient de partager des opinions parfois opposées. Cette dame n’arrivera pas à me convaincre de relire toutes les écritures de Lénine le rouge. Le passé c’est du passé, il peut nous inspirer mais de là à recommencer les mêmes erreurs, méfiance.

Et le futur ?

Maurice Clavel avait prophétisé les gilets jaunes « Le soulèvement de la vie » à voir sur You tube affiche un dos jaune. J’ai visionné, intéressant, passons. Ce n’est pas du mépris, pas du tout mais les années 70 sont plus proche du moyen-âge que d’aujourd’hui. Et c’est dur à faire comprendre à une population qui se méfie trop d’un monde futur si différent de ce qu’ils avaient imaginé.  

Les gilets jaunes guidés par Steve prennent le chemin de la république. Rue de Clichy, rue Ball et rue Blanche, ces voies sont étroites, le cortège jaune bien bordés par les bleus fait du bruit mais pas de casse. Rue de Châteaudun et rue Lafayette plus à l’aise le défilé s’allonge. Boulevard de Magenta, dernière étape avant la république. Au niveau de la place Bonsergent une dizaine de policiers empêchés par des barrières de chantier se font encerclés par les manifestants. Un moment d’hésitation inquiétant, tout était là pour une baston, barrière de chantier et projectiles face à des bleus isolés. L’intelligence a pris le dessus et le calme s’est imposé.

 OK les gilets jaunes.

Sur la place Jésus repousse Macron vers la république.

La stèle Steve est reposée et un petit autel dressé. . Fin du 38eme acte.

C’est à Nantes qu’il fallait être.