Pass sanitaire à la Parmentier.

26 juillet 2021

C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien.

Ces quelques vers d’Aragon se sont faufilés dans ma tête alors que mon regard s’est arrêté sur un manifestant fier de son étoile jaune «non vacciné » gesticulant devant un combattant en armure noire bariolée d’un ruban orange police autour du bras. Heaume fermé, bras armé, il s’apprête à frapper. 14 juillet 2021 manifestation anti pass-sanitaire.

- Bien fait. Diront certains

- Dictature. Répondront les autres.

- Connard ! Crieront les copains des autres.

- Dégénérés. Commenteront les premiers.

Cela se voit et s’entend, plusieurs camps s’affrontent. Revenons en arrière, mars 2020. « Nous sommes en guerre » déclarait notre président, l’un des 5 membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU. Ce n’est pas m’importe qui le président de la république Française, ces mots sont écoutés. Lorsqu’il prononça solennellement le regard grave, drapeau français et européen en arrière-plan, le mot GUERRE il voulait frapper. Puis il posa un silence avant de préciser : « En guerre mais ni contre une armée, ni une autre nation ». Précision indispensable sinon gare aux académiciens qui grincent des dents lorsqu’un mot dans la bouche d’une personnalité s’éloigne du dictionnaire.

La France déclare la guerre à une maladie. « La guerre c’est une chose trop grave pour la confier aux militaires » disait Clemenceau. La bataille contre la covid-19 sera livrée par les politiques conseillés par un état-major scientifique relayé par une armée médiatique. Tout ceci fût bien ordonné, nous l’avons vu et vécu.

« La guerre dût-elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de guêtre à nos soldats » affirmait le ministre de la guerre de Napoléon III avant la déclaration de guerre de la France à la Prusse. Nous y avons perdu l’Alsace Lorraine au profit de l’Allemagne. Pourtant, pas un bouton de guêtre ne manquait.

2020 tout pareil, nous sommes prêts, tout sera fait, quoiqu’il en coûte. Ce ne fût pas facile, politiques, scientifiques ne se sont pas toujours compris. Il y eu d’âpres combats : masques, gestes barrières, confinement, attestation, déconfinement, reconfinement, couvre-feu et enfin un espoir : le débarquement du vaccin ! Piqures nationales et le covid-19 devra capituler. Après 16 mois de cafouillage, d’approximation et de contrariété c’est la déroute des politiques, et la confrontation des paroles. A force d’entendre m’importe quoi on n’écoute plus rien.

Je ne rendrai pas la vaccination obligatoire" 24 novembre 2020, parole du président de la république française. Il contourne sa parole en instaurant le pass sanitaire. Au départ ce n’était uniquement que pour les voyages à l’étranger, du moins je l’avais compris comme çà. Maintenant il le faudra pour traverser la rue et boire un verre au bistrot. J’ai dû mal comprendre. Perso je m’en doutais, alors en attendant d’embarquer à CDG je suis vacciné et muni de mon QR code conforme, au moins, je peux rêver au cinéma.

Des politiques tentent d’expliquer à leurs ouailles, zut ! Laïcité alors correction : aux troupeaux, que deux piqures gratuites ce n’est pas grand-chose. Pour cette mission difficile M. Macron, président de la république, préfère envoyer des ministres camouflés en manager. Cela fait start-up nation. Je les trouve très médiocres, aussi ringards qu’un chef d’atelier dans un garage de contrôle technique engueulant ses apprentis.

16 mois de cafouillage politique, des prophètes récitants leurs écritures apocryphes, des gourous apocalyptiques ont créés des groupes de fidèles qui s’affrontent. Dépassé les politiques n’ont plus que la solution de recourir à la division. Le camp des pass contre les pas pass, en espérant que le nombre – les 70 % pass – l’emporte. La sociologie est un sport de combat. Malgré la période estivale des manifestations foutent la frousse aux managers de la start up nation. Les forces de l’ordre se sont fait débordés plusieurs fois. Les armures noires intraitables et brutales ont cravaché et regroupé le troupeau. Leur brutalité m’effraie.

Mesdames et Messieurs les politiques êtes-vous certains de comprendre les françaises et français ? 70 % ne votent plus. J’ai peut-être un début de solution : La méthode de M. Parmentier ? La patate.

Je l’ai appris à l’école communale, cela ne s’oublie pas. Le peuple qui, comme vous le pensez, n’est toujours très malin, bien qu’il eût faim déniait manger des aliments extrait de la terre. Parmentier le pharmacien eut l’idée de faire croire que les tubercules ne seraient réservés qu’aux riches. Petite précision, ce bourgeois ne se considérait pas comme faisant parti de la classe dirigeante. Il côtoya beaucoup les petites gens. Un brave type, d’ailleurs lorsque je lui rends visite je dépose quelques frites sur sa tombe. Il fit protéger par les soldats du roi, de jour uniquement, un champ de patates intriguant ainsi la populace. Les gueux les plus téméraires se sont aventurés la nuit et déterrèrent des patates. Vous connaissez la suite : french fries et hachis parmentier : du vrai cocorico.

Comme me l’a fait remarquer l’autre jour un copain de bistrot, né à l’étranger et qui s’étonne de nos comportements, peut-être qu’en faisant croire que seuls les riches pourraient profiter du vaccin en payant ……….. comme Parmentier, la méthode fonctionna sous Louis XVI.

La politique c’est au Balto que je l’étudie.

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