Quand on habite à 9 stations de métro, c’est-à-dire 15 minutes, de l’église ou Jean Paul Belmondo s’envolera vers le bistrot des copains pour y retrouver ceux qui l’attendent là-haut cela serait impardonnable d’allumer la TNT.

Les invalides ? Je n’étais pas à Paris et même si j’y avais été je n’y serais pas allé. Je préfère les dialogues d’Audiard aux grands discours. Arrivé un peu tard je n’ai pas pu me rajouter aux centaines d’objectifs braqués sur le perron de l’église attendant sagement leurs cibles. Alors je me suis glissé dans le public de Belmondo, ceux des années 70 jusqu’à sa fin. Gamin, ados ou déjà adultes nous attendions avec impatience la prochaine affiche pour découvrir s’il sera flic ou voyou, Guignolo ou as ? Et là j’étais bien. Des types récitaient les répliques, racontaient les bagarres, les cascades, les bagnoles, les femmes bien sûr. Ils rechignaient un peu à l’évocation de « A bout de souffle » et « Léon Morin prête ». C’était du Belmondo pas Belbel, je les rejoints.

Puis soudain, oui il a osé, un fan se promène en Guignolo boulevard St germain. Les gens adorent, selfie et gros sourire. Il était aux invalides. Il veut rendre un dernier hommage à son personnage, son modèle. Gamin il portait casquette et foulard à la Belmondo. Ses parents lui interdisaient de punaiser des posters dans sa chambre, une affiche de Belmondo était tolérée. Il s’appelle Frédéric même en caleçon à point rouge c’est un type bien élevé cela s’entend tout de suite, et puis il porte gilet cravate et haut forme. Il ne peut pas laisser Bébel nous quitter sans lui « tirer son chapeau ». trop proche de l’église des policiers le chasse, à la Bebel il demande qu’on lui enfile des menottes. Embarrassés les policiers le raccompagnent mains dans le dos jusqu’à la rue Jacob et le laisse se faufiler en gentlemen.

Le Guignolo parade de nouveau rue de Rennes sur le chemin du cortège, il a bien préparé sa mise scène, avec des complices peut-être. Bien entendu les deux CRS en factions l’ont repéré, son signalement à circuler dans tous les talkie des enfants de cœur de monsieur le préfet.

Mais oseront-ils couper cette dernière scène à Belbel ? Sympa les flics l’ont laissé faire. Cela n’aura duré quelques secondes, ce ne fût pas un grand discours solennel mais il a dû applaudir de là-haut Pierrot le fou. Je m’en suis certain mais il me semble que le corbillard a ralenti.

Salut l’as des as, l’héritier, le morfalou, le cerveau, le flic, le voleur. J’ai ma préférence : Sam Lion et Barthélémy Cordell.

Salut l’artiste et merci Frédéric.

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Chapeau l'artiste

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