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54620 DEFENSE D'AFFICHER

  LES MURS MURMURENT

utopie

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16 septembre 2020

12 septembre : Fin de partie ?

 

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Vers l'album : cliques. 

J’arrive place de la Bourse, une colonne de fourgons policiers remplie la rue du 4 septembre jusqu’à l’Opéra. La rue Vivienne réputée par son commerce de l’or, est noire CRS. Rue des colonnes une enfilade de policiers prend position. Les anticapitalistes jaunes se sont regroupés là où au 19eme les banquiers et traders influençaient le politique : place de la bourse. Napoléon voulait tout maitriser surtout les banquiers et la finance, comme Hollande plus tard.

« non non rien n’a changé ».

Il installa ici le temple du pognon. De Charles X à Jospin entre ces colonnes les complots, secrets, et scandales ont fait et défait des gouvernements. Ces intrigues nébuleuses feraient une sacrée série sur Netflix. Zola l’a déjà écrite dans sa saga des Rougon Macquart, dispo en replay «livre de poche ». La finance ne pratique dans ses murs, elle a quitté son palais depuis 1998, c’est maintenant un fantôme virtuel qui ne se combat plus dans la rue.

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«  On est là, on est là même si Macron……… Anti, anti, anti capitaliste » La finance n’est plus là, les gilets jaunes si. « La rue elle est à qui ? A nous, à nous ». Surveillés par des milliers d’uniformes les gilets espèrent inscrire la date du 12 septembre en jaune sur l’agenda de la république. Personne n’a pensé rebaptiser la rue du 4 en 12 septembre. Dommage.  

«facho, collabo, casse-toi Bigard connard »

L’humoriste qui se voudrait de la lignée de Coluche se fait maltraiter. Un petit groupe bien remonté se rue sur l’intrus obligé de se réfugier dans la brasserie Vaudeville. Je ne suis pas fan de Jean Marie Bigard, j’avais noté qu’il voulait copiner avec les gilets jaunes et profiter de ce 12 septembre. Bon, pas ma tasse de thé, je suis plus Brassens que Bigard. Mais Georges n’étant plus là, ni Coluche et la nature ayant horreur du vide, parfois elle pourrait mieux faire la nature.  Il y a 40 ans le clown à la salopette bleue et maillot jaune se portait candidat au suffrage universel. Bigard est-il déjà en campagne ? Si oui, il peut remercier ces gueulards qui lui ont réservé la une de tous les merdias, pas malin les gars. Raté.

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Je ne comprends pas cette violence verbale. Un gars m’explique la raison de cette colère. Un twitte de Jérôme Rodriguez ou il qualifie de nazis un syndicat de police et parle d’un camp de concentration. Jérôme s’est peut-être exprimé rapidement sous le ton de la colère car souvent harcelé par la police. Nazi, camp de concentration ces mots sont toxiques, inadaptés, on ne banalise pas l’innommable. C’est une erreur. Mais un ministre de l’intérieur qui tourne le couteau dans la plaie lorsqu’il déclare « quand j’entends le mot violence policière, personnellement j’étouffe » alors qu’un citoyen est mort asphyxié pendant un simple contrôle routier, faute ou provocation ?

Bigard s’est désolidarisé de Jérôme à cause de ce twitte maladroit « je ne viens plus » puis finalement il est là sous les insultes des grognards de Rodriguez. Bigard parti l’ambiance revient. Les manifestants bien encadrés traversent les grands boulevards. Chants, tambours, drapeaux, le petit bataillon jaune s’entend et se voit. Par prudence et pour garder ma liberté de circuler je longe le mouvement à l’extérieur du troupeau. Plusieurs fois un flic me demande de retourner dans la nasse, je repousse poliment leurs injonctions sans réplique de leur part.

Gare St Lazare, mi- parcours, les forces de l’ordre ralentissent et stoppent le bataillon jaune un bon moment sans qu’aucune provocation de part et d’autre ne viennent envenimer la situation. Toutefois, personne ne peut sortir du « contingent », les rangs se resserrent. L’information sur la manif de Wagram est arrivée : Lacrymo et début d’incendie. Il faut empêcher le bataillon Bourse de gonfler les recrues. Les tambours cognent, les drapeaux tourbillonnent, la tension monte d’un cran, les flics serrent les rangs et la marche repart sous un beau soleil de septembre.

Quelques minutes plus tard Wagram est en vue, les rebelles sont place du Brésil, l’arc de triomphe ferme l’horizon, la cible est proche : inaccessible. Celle qui se prétend la plus belle avenue du monde a enfilé la tenue de combat, remparts de camion, des canons à eau et cavalerie en embuscade bien postée.  Quelques tentatives sont vite repoussées par la coalition de M. Lallement. Il fait moins le mariole devant les caméras mais il est à la manœuvre avec ses sbires.

Un bataillon noir de Lallement charge.  « Tuez-les » crient des riverains du 16eme arrondissement. Explication pour que tout le monde comprenne : ces honnêtes gens s’adressent aux forces de l’ordre au sujet des gilets jaunes. Bon, encore un truc qui va monter en épingle. Au pire c’est simplement un connard, au mieux un fanfaron qui se moque de ces petits soldats. Par hasard à ce moment j’étais en conversation avec un jeune homme conscient de son « privilège » selon lui d’appartenir à une classe sociale haute. Quand il m’a demandé comment il pourrait participer à tout ceci, j’ai simplement répondu  « dans 10 ans quand tu sortiras des grandes écoles n’oublies pas notre conversation ».  Voilà j’ai planté ma petite graine qui fera peut-être plus d’effet que bien des insultes.

Le pèlerinage s’est achevé porte de Champerret, bien encerclé tout le monde est resté sage. Certains ont terminé la soirée en maraude autour de l’arc de triomphe ou sur le champ de Mars. Les merdias ont annoncé la mort du virus gilets jaunes avec toutefois un doute sur les cas asymptomatique qui peuvent de nouveau se propager.

Alors 12 septembre 2020, fin de partie ? Je ne le pense pas. 

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