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54620 DEFENSE D'AFFICHER

  LES MURS MURMURENT

utopie

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9 janvier 2020

Gilets jaunes 04 janvier 2020 : on a repris Verdun

GJ04012020 (75)

 

Je cours droit devant moi, en zigzagant ! Il faut quitter la zone de tir, fuir cette salve de gaz, mon nez coule comme une Wallace, je bave, crache, Je ne vois plus rien, mes yeux piquent fort, très fort. Erreur 404.  Je n’existe plus.

-          En avant, On a repris Verdun.

Et en plus j’entends des voies ? hallucinations auditives ? Verdun ! Une déchirure de l’espace-temps m’aurait téléporté à Verdun en 1916. La plus terrible des batailles, un cauchemar, une boucherie. Je suis tombé dans une anomalie physique quantique ! j’ai vu des trucs dingues là-dessus sur YouTube. Un voyage involontaire dans le temps sans Delorean trafiquée. Verdun, Ces deux syllabes résonnent fort dans ma tête de lorrain polluée par la grande guerre.

Mais non, je refais surface, Erreur 404 effacé. C’est bien un uniforme bleu qui hurle Verdun mais habillant un gendarme version 2020. Lui et une vingtaine d’autres avertissent qu’ils viennent de sécuriser l’accès à la gare de l’Est coté avenue de Verdun. Je ne suis pas dans les tranchées meusiennes mais à la manifestation des retraites à Paris. Depuis des semaines ministres et syndicats se sont enterrés chacun dans leur trou, un conflit version guerre de tranchées.

4 janvier, le premier samedi gilets jaunes de 2020 se termine gare de l’Est.  Je retrouve mes potes, le gaulois et le photographe, ils ont aussi une sale gueule mais enrigolent. Depuis que la manif est arrivée dans la tranchée St Martin c’est la confusion dans les forces de l’ordre qui attendaient, retranchée à St Denis, l’ennemie. Rapidement les rebelles jaunes ont pénétré dans la gare obligeant les bleus à courir dans tous les sens qui vaillamment reprirent Verdun.

-          On va au bistrot boire une bière ? OK, rendez-vous à la ville d’Epinal, le bistrot rue d’Alsace.

-          Attendez, un message ami signale une offensive jaune gare du nord, ils ont besoin de renfort.

-          C’est parti.

Nous ne sommes pas les seuls à être averti, gendarmes et CRS recourent en sens inverse. La cavalerie des voltigeurs s’entend au loin. Les uniformes sont à la peine avec tout ce barda. Pourtant la journée ne fût pas difficile pour eux. Juste une petite escarmouche à la Bastille ou l’un des leurs s’est évanoui à cause d’un pétard qui détona au niveau de son casque de protection. Il a été trainé au sol hors de la zone de danger. Curieusement aucun média n’en parlera.

Place de la république, nous attendions un nassage qui n’a pas eu lieu. Un court moment les forces de l’ordre - c’est comme ça qu’on dit ? - ont bloqué le boulevard de Magenta. Sans drapeau blanc un syndicaliste a parlementé avec un officier et la situation s’est débloquée. Les syndicats s’étant exprimés sur leur ferme intention d’aller jusqu’au final de la manif : La gare de l’Est, Verdun. Certains mauvais esprits affirmeraient que le préfet lui-même animé d’un esprit contradictoire souhaitaient provoquer un affrontement espérant ainsi discréditer l’alliance rebelle  jaune/rouge. Fake news ?

Les jaunes ont perdu Verdun mais l’assaut rue de Dunkerque est réussi, la gare du nord est à eux. La sécurité SNCF s’inquiète, n’ayez pas peur, ils ne sont pas menaçants. Ce ne sont que des manifestants qui sont là, simplement là. Depuis le record de jours de grèves homologué les médias resservent du Gilets Jaunes à toutes les sauces. Sans vergogne ils osent la question : Pourquoi nos élites politiques n’ont-elles pas comprise ce profond malaise social ? Ben voyons, depuis un an le ministre de l’intérieur ne sait pas que chaque samedi ils sont là. Qui ? Les gilets jaunes ! Car la retraite même si c’est du lourd n’est pas seule dans la marmite du mécontentement. Les syndicats savent bien que les jaunes ont tenu le terrain, ils en profitent aujourd’hui.

 

Dans la deuxième gare du monde le péril de danger est grand. Les bleus tentent de contenir l’assaut des jaunes restés place Napoléon III. Les jaunes ont gagné cette manche et le font savoir en chantant au milieu de la foule de voyageurs pas du tout inquiété par ce bordel. C’est la France. Les touristes sur l’escalier Eurostar prennent des photos de ces satanés « french ». Ils témoigneront : Paris brûle-t-il ?

Dans la rue de Dunkerque de nouveau des lacrymo suivis d’une poursuite. Un type est arrêté brusquement, il est mis à terre. La revanche. Ces copains CGT essayent d’intervenir mais les forces de l’ordre se montrent très menaçantes face aux drapeaux rouges alcoolisés. Le dialogue entre une policière est un CGT m’étonne, découvrir ce vocabulaire dans la bouche d’une flic est choquant. Je ne juge pas car je n’ai pas entendu leur échange juste avant. Cependant il me semble que notre police devrait garder une attitude plus convenable.   

La situation se tend, le manifestant à terre a  les mains liés. Il est cerné d’une dizaine de policiers. En face ses camarades gueulent « libérez notre camarade ». La police interdit l’accès, mes compagnons ne peuvent plus accéder à Château Landon, leur station RATP ouverte la plus proche. Je connais un passage privé et j’ai le vigik qui convient.

Voilà comment moi qui n’ai pas encore adhéré totalement à l’alliance rebelle j’ai participé à l’exfiltration de trois gilets jaunes de la gare du Nord. Carlos Ghosn ? pas de mon niveau

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Commentaires
O
Excellent texte 😉
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