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54620 DEFENSE D'AFFICHER

  LES MURS MURMURENT

utopie

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31 août 2019

Gilets jaunes 31 août 2019

 

 

Gilets jaunes Chalecos amarillos yellow vests 31/08/2019

Explore this photo album by Gérald Masnada on Flickr!

https://www.flickr.com

 

« Vous êtes fatigués ? » Question chantée par un ténor depuis l’arrêt bus.

« On n’est pas fatigués ! » enchainent en cœur les gilets jaunes répartis autour de la place Gambetta, départ de l’acte 42. Ce n’est pas un opéra mais une marche militaire

Il est midi les moins pauvres des gilets jaunes brunchent aux terrasses des brasseries, samedi 31 août 2019. D’autres se regroupent où ils peuvent autour de cette place encombrée de travaux. En attendant le top départ à 14:00 les copains discutent en montrant leurs pancartes, chaque samedi des nouveaux titres et phrases chocs s’affichent. Les TV sont là, ce ne sont plus les merdias du début qui n’avaient qu’à tendre le micro et pêcher le parfait populo qui fera peur ou rire les téléspectateurs accros à ces chaines d’intox. Les extrémistes qui appelaient Dieu ou l’armée à la rescousse pour culbuter le gouvernement ne sont plus là, tant mieux. Maintenant les TV étrangères repairent des manifestants convenables et attendent d’eux des discours argumenté anti Macron. J’aperçois devant le micro RT (russia today) A. un gars que je croise chaque semaine. Il n’a pas  l’air d’un casseur, présente bien et s’exprime correctement, le bon client. Depuis novembre 2018 il est là et vient de loin. Il n’habite pas à quelques stations de métro comme moi qui boudent si une correspondance de métro est un peu longue. Gambetta c’est OK, direct avec le 26 depuis mon canapé. A. vient en voiture depuis son village situé à plusieurs centaines de kilomètres, comme ce couple de Meurthe et Moselle qui se tape 300 km de nationale avec l’intention de sauver Julian Assange.

Je n’ai jamais entendu A. gueuler des injures outrancières à l’encontre des politiques. A. reprend espoir depuis que je l’ai quitté samedi dernier. Coincé en dehors du convoi par des policiers en civil ils l’ont averti « On t’a identifié, on va t’apprendre ». Son employeur dans la fonction public serait informé, des menaces à la STASI, de drôle de méthode qu’il faut répandre.

Mais il est là A.

Il s’interroge sur le futur, son futur dans cette société qui ne lui convient plus. Nous avons eu des échanges enrichissants, lui 30 ans plutôt rural excusez-moi de cet étiquetage. Moi dans la soixantaine, très urbain. Vous imaginez la confrontation amicale, je donne l’avantage à la jeunesse : Alors par où commence-t-on A. ? pour changer ce monde.

Sur un sujet je suis d’accord : le nouveau monde de Macron ressemble de plus en plus à l’ancien d’avant Jupiter. Grosse frustration ?   

14:00, rassemblement dans le calme, la procession embraye rue des Pyrénées. L’itinéraire sera de Gambetta à St Pierre autrement dit de la IIIe répu au paradis. Ce ne sera pas mon chemin de Damas, pas de conversion moi qui suis apostat en tout. Un anar alors ?

Est-ce parce que nous traversons le Paris populaire, celui chanté par Yves Montant et la môme Piaf, que l’ambiance est enjouée ?  Le drapeau de Che Guevara flotte sur l’avenue Bolivar, révolutionnaire. L’atmosphère monte, trois tambours jaunes donnent la cadence.  Les forces de l’ordre sont débordés dans ces rues étroites parsemées d’embuches. Les premiers de la cordée flicaille sont obligés d’avancer à reculons guidés par leurs camarades. Un jeune policier tombe à la renverse dans un parterre végétalisé. Il est à la merci de la foule jaune qui ne bronchera pas sans même se moquer de son valdingue. La castagne n’est plus là qu’on se le dise, dommage pour l’intox.  

Ils sont fatigués les policiers de Castagner. Cela se voit comme un nez au milieu de la figure. Grimace, inquiétude, sueurs, ces visages ne mentent pas. Ce parcours jusqu’à St Pierre aurait pu être extrêmement dangereux face à des casseurs intrépides. Nous avons traversé des zones de chantiers avec des barres métalliques, les détritus du marché Barbés ne demandaient qu’une allumette pour rallumer le feu et les belles vitrines de Montmartre si arrogantes n’ont reçu aucun pavé. Les gilets jaunes ne sont pas des casseurs même s’ils jouent au chat et à la souris. Bleu les chats et jaune les souris.

Un chat bleu s’est fait attraper par une souris rouge et noire qui a réussi à coller sur le bouclier  : ACAB, All Cops Are Batards. Un vieux slogan anglais de l’époque Thatcher, intéressant de le voir ici.

Place St Pierre, les chats n’ont pas pu empêcher les souris de se faufiler jusqu’aux marche du sacré cœur. Si l’acte 42 était un test je peux dire que les sourires étaient jaunes et les grimaces bleues.   

Comment ne pas penser à la commune de Paris devant ces drapeaux et écriteaux agités face à Paris. « On est là, on est là, même si Macron ne le veut pas » chanté sur la colline du temps des cerises cela interroge ?   

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